Et si le Covid avait été une chance ?

#02 – AU FIL DES PROJETS DE LA GALERIE 7.5

Il y a plus d’un siècle, un humoriste nommé Coluche évoquait les « exclus du partage » tandis que l’indifférence, la déshumanisation et l’exclusion étaient devenues banales.

50 ans plus tard, un virus appelé Covid 19, frappait sans sommation !

Pendant un an, l’Humanité tout entière a pataugé dans l’isolement, l’exclusion et la peur. Cet invisible omniprésent, a d’abord révélé la vulnérabilité individuelle, ensuite « la dyslexie des valeurs », et enfin la puissance des solidarités. Les lignes et les repères se sont déplacés à la faveur d’une prise de conscience : « Face à la terreur et à la folie, face à la peur et au repli il n’y a qu’une seule réponse : la culture ».  Cela nous permet de vivre aujourd’hui, en 2080, dans un pays solidaire et responsable où l’esprit critique et la connaissance font foi.

« Le monde change {…} et doit se penser à la lumière de ce qui n’est plus
et de ce qui n’est pas encore advenu. » in « Constellation.s ». -arc en rêve, 2016

A cette époque-là, en 2020, on définissait une société inclusive comme le « pays des Bisounours » ou le « royaume de Oui-Oui ». Heureusement, au-delà des préoccupations étatiques liées au confinement, des communicants de grand talent ont créé des campagnes de sensibilisation. Leur message était limpide : le confinement est inédit mais provisoire. L’exclusion, elle, peut s’avérer définitive lorsqu’il s’agit d’un handicap ou d’un accident de la vie.

Vulnérabilité individuelle :
2080, le code a changé !

Oui, en 2020, le regard porté sur les personnes singulières  (vulnérables ?) était discriminant.  Cela nous semble archaïque aujourd’hui puisque le recul de l’Histoire prouve que les « forts » d’un jour sont les « faibles » du  lendemain. Chacun d’entre nous a une place dans la société mais cela n’a pas toujours été la norme.

En 2020, l’entreprise NovaŜancO, incarne l’inclusion. Cette société de Services Numériques propose des services technologiques innovants et emploie majoritairement des personnes en situation de handicap. En créant un film d’animation très pédagogique justement intitulé : ‘’Quand tout bascule…’’, NovaSancO a fortement contribué au basculement des mentalités.

Ce film est une mise en abîme de l’exclusion. 2 minutes 59 qui nous tiennent en haleine (le travail graphique est exceptionnel). Ce temps très court révèle l’exclusion des personnes atteintes de handicap à travers l’expérience commune du confinement.

Voici donc une identification facile pour le spectateur grâce à des postures dégenrées et universelles (intergénérationnelles et interculturelles).

– Privé de goût et d’odorat ? 2 des symptômes du Covid 19 
Qu’à cela ne tienne. Il restait la vue et l’ouïe pour comprendre ce film.

– Oui. Mais non. Quid des personnes déficientes visuelles ?

Plein feux sur les invisibles

L’UNADEV a présenté pendant le confinement, un nouveau film institutionnel, réalisé par l’Agence DOLLY,  qui met ses missions en lumière. Cette période a rendu la situation plus difficile pour les 2 millions de personnes déficientes visuelles, encore plus isolées.

Ce film repose sur des codes classiques de communication et son efficacité tient essentiellement à la période durant laquelle il a été diffusé. La population était captive, exclue et concernée. Il a ainsi contribué à la compréhension et à l’amélioration d’un monde vide de sens (la vue).

Maintenant, en 2080,  nous avons acquis la maturité nécessaire pour comprendre que le Covid 19 a définitivement fait basculer nos consciences vers la solidarité et le respect des différences. Le virus a été le dénominateur commun pour avancer collectivement.

La dyslexie des valeurs

Nos émotions nous façonnent individuellement. Nos valeurs nous rassemblent collectivement.

Ainsi, le Groupe Côté Ô spécialisé dans l’hébergement de plein air et de loisirs, a pris le contre-pied du confinement généralisé. Il a offert ses 5 campings 4* aux soignants « sur le front » afin de faciliter l’exercice de leur métier essentiel. La commercialisation d’un camping 4*et de ses loisirs s’est alors transmutée en simple hébergement doté d’un extérieur et de trajets raccourcis au profit des soignants.

Au nom de la solidarité, les lignes venaient de bouger et un angle de vue différent est apparu.
L’agence CTer&co a accompagné Côté Ô dans la médiatisation grand public de cette initiative solidaire.
Le Covid 19, ce puissant invisible, a permis de restaurer des valeurs. Elles sont ancrées maintenant en 2080.

Et pour finir…

La communication est un vaste sujet. D’aucuns peuvent y voir un vernis.
– Pas faux !

Mais si ce vernis permet de diffuser des messages chargés de sens, alors vernissons ensemble parce que les communicants exercent un métier essentiel !

Bémol : La connaissance et la compréhension sont un préalable indispensable au métier de communicant. Ça aussi la crise sanitaire l’a révélé…

Comprendre, c’est avant tout faire appel à l’interdisciplinarité. C’est convoquer les philosophes, les sociologues, les ethnologues, les économistes, les scientifiques, etc…. C’est intégrer des angles de vue différents, prendre ensuite de la hauteur pour enfin décider.

Catalogue d’exposition :
« Constellation.s : habiter le monde »
arc en rêve_centre d’architecture, 2016

La communication, c’est un peu comme des matriochkas avec un chef de projet !

Si  communiquer c’est valoriser,  aimer peut rimer avec voter : sans attendre allez-y, soutenez ces projets sur la Galerie 7,5 ! 

Isabelle HEJNA (APACOM)
avec la complicité de Frédéric ARMAND (Club de la Com) & Nicolas CHABRIER (APACOM)