Gildas Bonnel : l’interview

Vous avez accepté d’être juré, et Président du jury des Trophées de la Com. Sud-Ouest. Pour quelles raisons ? 

Je me souviens qu’à l’époque où le secteur se désintéressait complètement des enjeux du développement durable, nous étions une poignée  de professionnels à prêcher dans le désert. Et c’est dès 2004, de mémoire, que l’APACOM a commencé à travailler sur ce sujet. A l’heure où chacun proclame son crédo écologique, je me réjouis de venir saluer une association véritablement pionnière et sincèrement engagée. A ce titre, c’est un immense honneur que de m’associer à cet événement.

Est-ce votre première expérience en tant que juré dans un concours de campagnes de com ?

Non !

Pourriez-vous partager en quelques mots vos expériences précédentes… ?

Oh la la … Difficile de comparer les jurys et les prix… Disons que les prix et les trophées ont toujours été un marqueur fort de la culture du secteur de la communication qui aime la compétition et la mise en lumière. Après, tout est question des membres qui forment le jury. On trouve des personnalités soucieuses de mettre en avant l’intelligence, la créativité, l’innovation de nos métiers et, parfois, on retrouve quelques vieux réflexes de chapelles. Ça fait aussi partie de notre culture !

Pour leur 8ème édition, les Trophées sont placés cette année sous le signe du Grand 8. En rapport avec votre métier et l’univers de la communication, qu’est-ce que cette thématique vous évoque ?

Le Grand 8 c’est avant tout un rapport au trou d’air, à ce sentiment physique de chute et de danger. L’idée de cette thématique me plaît bien car si elle véhicule un aspect joyeux (fête foraine, barbes à papa et musique populaire) elle pointe également la notion de mise en abime, de saut dans le vide. Notre secteur est tiraillé entre ces deux pôles : le sens de la fête qu’on ne veut pas voir se terminer et notre étourdissement collectif face aux enjeux sociaux et environnementaux qu’embrassent nos métiers.

Quel a été votre plus grand frisson en tant que communicant(e) ? 

Sans hésiter ma participation à Tedx Paris en 2010. Un trac épouvantable, le sentiment du vide justement. Puis l’année suivante, ma joie, profonde de convaincre Pierre Rabhi de se soumettre à cet exercice devant un public branché qui ne le connaissait pas. Une immense fierté !

Une évolution dans votre pratique professionnelle à partager avec nous ?  

Prenons une soirée pour en parler !!!! Si je ne devais garder qu’une idée ce serait celle de considérer que les meilleurs communicants sont souvent celles et ceux qui ne font pas de communication. Notre métier doit apprendre à faire parler et à bien écouter les acteurs de l’entreprise. Nous ne sommes pas omniscients. Aujourd’hui, notre rôle est sans aucun doute d’aider nos clients à se raconter plutôt que de leur écrire des discours prémâchés.