L’interview d’Assaël Adary

Assaël Adary, Co-fondateur & Président du cabinet d’études et de conseil Occurrence

Vous avez accepté d’être juré aux Trophées de la Com. Sud-Ouest. Pour quelles raisons ? 

L’hygiène de tous les professionnels de notre secteur c’est d’être en veille permanente, identifier les nouveaux enjeux, les bonnes pratiques, les tendances, les nouveaux acteurs. Pas de meilleure place pour observer tout cela que d’être dans un jury. Je suis également le co-auteur du Communicator (éditions Dunod), j’ai besoin de me nourrir en permanence pour tous les trois ans environ proposer une nouvelle vision de notre secteur.

Est-ce votre première expérience en tant que juré dans un concours de campagnes de com ?

J’ai pratiqué beaucoup de concours, les Grands Prix de Com-Ent, ceux de l’ACCE (Association des Agences Conseil en Communication pour l’Emploi ), les Prix Stratégies ou plus récemment un nouveau Festival (2ème édition), The Spot Festival qui récompense des films corporate à Arcachon.

A chaque fois, j’en ressort avec un merveilleux sentiment de satiété et le plus souvent avec de nouvelles connections grâces aux autres Jurés.

J’attends beaucoup aussi de l’opinion des autres, il est indispensable/ salutaire de se confronter à de nouveaux sujets (les dossiers) mais aussi à d’autres regards, à d’autres analyses sur la pratique de nos métiers.

Pour leur 8ème édition, les Trophées sont placés cette année sous le signe du Grand 8. En rapport avec votre métier et l’univers de la communication, qu’est-ce que cette thématique vous évoque ?

Ce que je ne veux surtout pas c’est sous-entendre que la com ce n’est que du fun, voire que c’est un passe-temps, un hobby sympa donc qu’il ne faut aucune compétence pour exercer nos métiers. Mon combat depuis 25 ans c’est de prôner et de démontrer l’inverse : nous exerçons une expertise très pointue qui crée de la valeur pour nos organisations … Et nous l’exerçons de manière très rigoureuse.

Dire ensuite que dans une carrière, notamment celle d’un prestataire, il y a des hauts et des bas, je ne peux qu’y souscrire. Et puis il y a l’idée d’une prise de risque mesurée constante. Un professionnel de la communication prend des risques, arbitre, il peut sentir les petits papillons dans son ventre assez souvent dans carrière.

Quel a été votre plus grand frisson en tant que communicant ? 

Mon métier c’est de mesurer, évaluer, produire des data pour les équipes communication. J’exerce un métier qui me place moins dans la mêlée mais plutôt au-dessus, sans aucun complexe de supériorité. Le frisson est nettement moins le quotidien d’un « mesureur » que celui d’un « baptiseur » de communication. Je le regrette parfois.

En revanche, depuis 2017, nous avons conçu et mis en place pour un collectif de plus de 70 médias, le système de comptage des manifestations en France afin de sortir, enfin, de la bataille stérile « selon la police » vs « selon les organisateurs ». Les premières mesures sous le regard exigeants des médias, les tsunamis d’insultes et de menaces qui suivent la publication de nos chiffres de la part des organisateurs mécontents (quelle que soit leur couleur politique), là il y a du frisson, et même davantage.

Une évolution dans votre pratique professionnelle à partager avec nous ?  

Indéniablement, la montée en puissance (enfin !) de l’enjeu et des pratiques de communication responsable. L’APACOM a toujours été pionnière sur ce sujet et je suis très heureux, aujourd’hui, que cette question soit sur le haut de la pile de tous les annonceurs (j’espère) et de la majorité des agences (je crois). Je me souviens des échanges entre 2010 et 2013 pour établir tous ensemble la première déclinaison de la norme ISO 26000 dédiée aux métiers de la communication. Ensemble nous y sommes arrivés !

J’espère d’ailleurs trouver des dossiers à la hauteur de l’importance de cet enjeu.