Marie-Christine Lanne : l’interview

Vous avez accepté d’être juré aux Trophées de la Com. Sud-Ouest. Pour quelles raisons ? 

J’ai des attaches familiales dans le Sud-Ouest et j’y ai fait l’acquisition d’une maison en vue de ma retraite. C’est donc tout naturellement que je suis motivée par ce qui touche à la vie de cette région !

Elle conjugue le dynamisme- je dirai même du bouillonnement comme à Bordeaux – et une richesse historique et patrimoniale que j’adore. Un concentré de traditions et de modernité. J’ai rencontré Laetitia Richez il y a quelques années chez Immersion à Bordeaux, une entreprise très en pointe sur tout ce qui touche à la réalité virtuelle, et lorsqu’elle m’a sollicitée, j’ai accepté volontiers.

 Est-ce votre première expérience en tant que juré dans un concours de campagnes de com ? si non, pourriez-vous partager en quelques mots vos expériences précédentes… ?

J’ai déjà participé à beaucoup de jury de campagnes de communication. C’est toujours très enrichissant de voir les actions de communication qui sont montées par les annonceurs et les agences. On pénètre dans de nouveaux univers, de nouvelles problématiques et, en quelques minutes, on doit percevoir l’efficacité des stratégies, la créativité déployée : on en retire des idées et de l’inspiration pour sa propre activité. La confrontation des points de vue au sein du jury est aussi très stimulante. La communication est un métier exigeant qui n’est pourtant pas une science exacte car il touche à l’humain. Toute source d’inspiration est la bienvenue.

– Pour leur 8ème édition, les Trophées sont placés cette année sous le signe du Grand 8. En rapport avec votre métier et l’univers de la communication, qu’est-ce que cette thématique vous évoque ?

Pour avoir fait du grand 8 comme beaucoup, c’est le charivari des sensations. Cela me renvoie à la crise pandémique à laquelle nous sommes confrontés. Confinements, déconfinements, hauts et bas, appréhension des prochaines « étapes » de cette crise : cela me renvoie à ce que nous sommes en train de vivre. En tant que communicants, cette crise nous génère beaucoup de stress car l’imprévu s’invite au quotidien : en communication interne, l’information des collaborateurs a été essentielle pour maintenir l’activité dans ce nouvel environnement, transposer l’entreprise dans la dimension digitale et faire en sorte que tout le monde reste « à son poste », comme les marins dans cette tempête et, à l’externe, il faut maintenir le lien avec nos parties prenants et expliquer comment l’entreprise s’adapte à ce nouvel environnement.

– Quel a été votre plus grand frisson en tant que communicant(e) ? 

En 2010, Generali a été partenaire de l’expédition du médecin explorateur Jean-Louis Etienne (un homme du Sud-Ouest !) : un vol de 5 jours en ballon au-dessus de l’océan arctique qui avait pour vocation de sensibiliser l’opinion au changement climatique et à la fragilité des zones polaires où le réchauffement est plus sensible : Generali Arctic Observer. Cela a été une aventure incroyable, très intense à vivre, qui nous a généré de fortes retombées médiatiques au niveau mondial (elles ont représenté 8 fois notre investissement), et autour d’une cause qui est essentielle à notre métier d’assureur. Nous voyons aujourd’hui plus clairement les impacts du changement climatique sur l’intensité des catastrophes naturelles. Les récentes images de l’ouragan Ida aux Etats Unis donnent une idée de la violence des phénomènes qui, hélas, pèseront de plus en plus sur l’Humanité.

– Une évolution dans votre pratique professionnelle à partager avec nous ?  

J’ai la chance d’exercer le métier de la communication depuis plus de 30 ans. La grande révolution a été celle de l’explosion des médias sociaux qui ont bouleversé les schémas classiques de communication. On ne parle plus « à » des « cibles ». On doit parler « avec » des publics. La communication s’établit en temps réel et il est important de bien comprendre comment ces nouveaux médias fonctionnent, leur biorythme en quelque sorte. Je m’y suis mise voici 10 ans tout juste. Et en quelques années, j’ai réussi à acquérir une certaine influence digitale. Il est devenu essentiel d’incarner la marque que l’on porte. Nos différents publics internes et externes ont besoin de voir un discours incarné au-delà de la parole corporate des entreprises. Beaucoup de dirigeants l’ont compris…mais beaucoup manquent encore « à l’appel » alors qu’ils pourraient faire d’eux-mêmes les premiers ambassadeurs médiatiques de leur entreprise.